Stage de début de 2° année de Shiatsu

Point Rate-Pancréas 6, point des femmes...

Bonheur de retrouver les amies avec lesquelles j'ai débuté cette initiation.

De mon coté, je bosse. Je bosse la théorie. J'ingurgite des données, des schémas, des tableaux des éléments, des points d'acupuncture, d'anatomie, des psychologies des méridiens. C'est ma phase intellectuelle d'apprentissage. Et il nous faut des phases. Pendant deux mois, je théorise, puis je regarde des vidéos, puis j'agis sur les éventuels clients. Je dévore du bouquin de pratique de Shiatsu, de goûts, d'huiles essentielles, de tisanes assorties au Yin de la personne. Yin=manque, féminin, mou, vide.

Et là, je débute réellement ce que je rêve d'étudier depuis longtemps: le diagnostic à partir du Hara.

Lecture des zones des méridiens sur le ventre (Hara).

Et j'entre dans la plus douce des subtilités. Je m'explique. Le ventre est une zone délicate à investir et à toucher. Beaucoup de personnes me donnent leur dos en pâture avant que de se laisser aller à m'ouvrir l'intime, le présent, le secret... Leur ventre. Et pourtant, c'est à cet endroit que je saurai déceler les déséquilibres. Le dos est relié au passé, aux douleurs chroniques et anciennes. Le devant, est lui, le plus récent dans la déclaration du malaise, il représente les instances du déséquilibre en devenir.

Et là, je dois me laisser aller à l'écoute de mon ressenti, au travers des doigts, des parties dures (Ji Tsu) et molles et douces (Kyo), l'une en surplus d'énergie, l'autre en vide. Parfois, c'est immédiat, ma main ressent une boule, un noeud ou alors s'affaisse dans un creux. parfois je suis absorbée par ce vide, parfois, je suis repoussée par ce trop plein. Mais ce que je découvre, c'est comment équilibrer les deux! Comment redonner l'équilibre en transmettant l'un à l'autre...

J'ai intérêt à être en totale écoute, en parfaite harmonie, en complète empathie. Ce qui, ma foi, est très délicat pour moi, l'effervescente, la trop Yang, fille du Feu. Je me dois toute une méditation avant de me sentir capable d'entendre, de palper, d'écouter et de ressentir. Et puis finalement, avec le travail ambiant de sérénité de mon accompagnement, j'y parviens. Je décide et je calme, je transvase et je remplis, je suis et j'écoute. Et c'est une grande première pour moi! Mais quel bonheur! Et je vois le corps qui se lâche et qui s'abandonne sous mes doigts, je le sens bailler et s'ouvrir à ma présence...

Je découvre que mon propre calme ressuscite la plénitude de ce corps sous mes mains.

Je me retrouve en duo avec mon "apprentisseuse" Barbara (car le corps est un tissu de trames et de chaines d'énergies). Elle me pose. Elle me pose et me repose. Elle parvient à me faire ressentir le silence et la douceur qui me manquent tant. Elle inspire, je respire. Je percute. Je comprends maintenant la négociation entre mon âme en tourment et l'âme de l'autre en réception. Je ne peux donner si je ne suis pas en accord avec mon geste. Et je sens que mon intuition est la bonne, mais je dois être si douce...

C'est une chose que je n'ai jamais connue, la douceur. J'ai été rebelle, révoltée, contrariée, femme en lutte, guerrière, m'affirmer auprès des hommes de mon entourage au travail, choisir un métier masculin, être la première de la classe, sans cesse en compétition pour l'égalité des hommes et des femmes, pour ne plus être dépendante, sans cesse en conflit...

Et maintenant que je suis seule et "entière", que j'ai reconstitué, recollé ma part masculine et mon moi profond féminin, je me dois d'être la mère, la fille, l'amour, et surtout la Femme. Mais il me reste des scories de combattante..

Cet apprentissage, où j'apprends à tisser, me reconnecte avec la féminitude. Avec une chose que je n'ai pas oubliée quand je portais mes filles dans les bras, cet instinct protecteur et aventurier à la fois. Comme la découverte de mon essence primordiale, l'Amour.

Catherine-Madeleine: Toujours l'Amour...